En février 2024 nous avons proposé un stage de monocycle avec le club Montpellier-Pérols Monocycle.
Mais c’est impossible !
T’as vu ? je suis pas tombé tout de suite !
Oh, je suis allé loin ! au moins… un mètre !
Le stage en pratique
Le stage accueille tous les niveaux et tous les âges. Nous pouvons donc admirer le courage de ceux qui débutent comme les exploits des plus expérimentés. Il se déroule dans le gymnase Albert Batteux entre Métro et le MUC, derrière l’Écolothèque à la bordure extérieure de Montpellier. Le stage est rendu possible par la bonne volonté des membres du club et par la Mairie de Montpellier pour la mise à disposition du gymnase et le service des sports pour la carte Montpellier Sports.
Le monocycle c’est difficile, on essaye et on tombe. Puis on réessaye et on retombe. Puis on réessaye et on retombe un peu moins immédiatement. Alors on réessaye mais on retombe tout de suite. Puis on boit un coup et on réessaye. Bref, c’est impossible, les enfants vont renoncer, ils sont en vacances, les millenials ne savent que scroller. Et pourtant… Ils s’acharnent, ils tombent un peu plus tard et de plus en plus loin. Puis de moins en moins souvent et on comprend pourquoi le stage dure cinq jours.
Le stage de monocycle : une expérience de la persévérance
Mais où vont-ils chercher toute cette motivation ? La recette relève un peu de la magie, la vraie. Celle dont les ingrédients sont humains :
- de la motivation : les enfants ont pu essayer l’objet avant, ils savent que c’est difficile mais ils savent que ça leur fait envie
- de l’entraide : débutant ou expert on soutient les autres et parfois les champions nous donnent la main
- de la bienveillance : tous ceux qui ont réussi ont d’abord échoué et s’en souviennent ou si besoin on le leur rappelle
- de l’espoir : on voit des rouleurs qui continuent à hésiter, notamment des adultes qui ont la bonne idée de rester débutants un peu plus longtemps que les enfants
- du plaisir : la première micro-seconde d’équilibre est une source de plaisir pur : l’impression de décoller et que rien n’est impossible.
Mais surtout, tout ça on le met dans le grand chaudron de l’association Montpellier-Pérols Monocycle. Avec les conseils attentifs des encadrants pour nous aider à trouver la bonne posture. Fixer le regard, être lourd sur la selle, ouvrir les épaules, etc. Ils guettent nos progrès pour sentir quand il y a besoin de changer d’objectifs, de corriger un petit bruit mécanique ou encore une langue un peu trop pendue. Ils surveillent cette fameuse sensation de décoller pour la garder solidement ancrée, quelque part près de notre cervelet et rendre notre système vestibulaire un peu plus capable de gérer l’émotion folle de voler.
Le monocycle : un sport
Maintenant qu’on maîtrise (l’émotion), on regarde les champions de France 2023 qui passent à côté et on se dit qu’il nous reste beaucoup de nouvelles sensations à aller chercher. La pratique du monocycle se décline en de nombreuses disciplines individuelles ou collectives. Au club de Montpellier la recherche de la performance n’est pas synonyme de concurrence et la coopération règne en maître. C’est peut-être ce qui explique que le club abrite plusieurs champions en titre de freestyle. Quel honneur quand ils nous donnent la main pour nos premiers tours de roue !
Le monocycle et la bicyclette, même combat ?
Depuis 2020 (seulement) nous pratiquons le vélo comme un moyen de transport presque ordinaire pour les enfants. Autant le dire tout de suite : nous n’avons pas l’espoir de faire de même avec le monocycle… Mais la simple idée d’y penser est déjà réjouissante car ce serait une belle preuve d’apaisement de la ville.
Le monocycle un art du cirque ?
En revanche, le monocycle tel qu’on le pratique avec le club de Montpellier est en effet très apparenté aux disciplines du cirque. Équilibre, maîtrise de l’engin, mise en scène de nos performances. Ce n’est donc pas un hasard si les stages sont régulièrement fréquentés par les élèves de l’association sportive Musique et cirque du Collège Croix d’Argent. Comme le disent souvent les enfants (avant d’essayer) « c’est le vélo du clown ».
Et c’est dangereux ?
Paradoxalement, l’activité est presque sans risque. D’abord on se prépare avec un échauffement pour mobiliser le cœur, les autres muscles et l’équilibre. Ensuite on se concentre et on est conscient de ce qu’on fait. Mais en réalité on tombe très peu à monocycle : on en descend. C’est le monocycle qui tombe et à la différence de la bicyclette on ne reste pas coincé dessus. À condition d’avoir fait ses lacets et posé l’écharpe ou le petit sac à main bien sûr…