La visite de la mine-témoin d’Alès est une première et pourtant cette sortie a une longue histoire. Nous sommes partis tôt le matin parce que le chemin est long : une heure et demi de route ! C’est long surtout si on se trompe de sortie à Nîmes.
La visite de la mine d’Alès
En arrivant Léa nous a accueillis et nous a conduits dans la visite. La mine-témoin est une ancienne mine école, c’est là que les jeunes mineurs apprenaient le métier. Parfois à partir de 6 ans ! On descend par un ascenseur dans la montagne. Autrefois les mineurs descendaient dans des tonneaux appelés cuffats. Plus tard les cuffats ont été remplacés par une cage : comme un ascenseur mais plus dangereux.
À la sortie de l’ascenseur, on ne s’entend parce qu’il y a une grosse soufflerie pour aérer les galeries de la mine. On s’avance donc pour découvrir les galeries. Plusieurs mannequins de mineurs, de chevaux ou d’oiseau ont été installés pour montrer le travail de la mine.
Les chevaux tiraient les wagons de la mine. Ils passaient toute leur vie dans la mine, jusqu’à devenir aveugles. Les oiseaux permettaient de vérifier que l’air était respirable. On découvre aussi l’évolution des outils à travers le temps.
Le métier était dangereux, avec de nombreux accidents. Mais à force de luttes les mineurs ont pu améliorer leur sécurité progressivement. Les principaux dangers étaient le risque d’éboulement, les explosions de gaz mais aussi es maladies respiratoires comme la silicose. Les explosions sont souvent dues au grisou, le gaz qui s’échappe quand on extrait le charbon.
Les mines réclament une main-d’œuvre nombreuse. Les patrons veulent donc faire venir des ouvriers d’un peu partout en Europe. Pour cela ils organisent des avantages comme le logement et des indemnités en cas d’accident. Au grand âge de la mine les Cévennes deviennent un lieu d’accueil cosmopolite.
Mine-témoin du charbon
Les mines autour d’Alès produisaient du charbon. Pour nous le charbon c’est le truc noir qu’on met dans les grillades mais à l’époque le charbon était aussi important que le pétrole. C’est avec le charbon qu’on faisait fonctionner les machines à vapeur partout en Europe, les trains et les usines de porcelaine ou de métallurgie et aussi qu’on se chauffait dans les appartements. Le charbon extrait dans les Cévennes était envoyé jusqu’à Paris par des commerçants auvergnats qu’on appelait « bougnats » (contraction de charbonnier et auvergnat). Au Relais nous avons trouvé des boulets de charbon dans la cave, ils servaient peut-être à la cuisine ou pour le chauffage du cabinet d’hydrothérapie situé dans l’appartement des ados dans les années 1950-1970.
Aujourd’hui les mines ont fermé presque partout en Europe. Le pétrole a remplacé le charbon et surtout le charbon produit beaucoup de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique. Pendant longtemps les mineurs se sont battus pour améliorer leurs conditions de travail. Depuis la fermeture des mines les anciens mineurs et leur descendants se battent pour que leur mémoire ne se perde pas. Aujourd’hui l’Office de Tourisme des Cévennes valorise l’accès aux lieux de mémoire, la mine-témoin mais aussi la Maison du Mineur et le chevalement du Puits Ricard Nous sommes ravis de participer à cette transmission.
Une visite pour Zoé
C’est la première fois que nous visitons la mine mais ce n’est pas la première fois qu’on essaie… Un mercredi de décembre 2014, nous avions pris rendez-vous à la demande répétée de Zoé en Conseil de Maison. Mais une vigilance orange aux orages nous avait disuadé de prendre la route et nous avons bien fait. La mine n’avait même pas pu ouvrir. Ce jour-là l’orage est tombé sur Alès et une partie des installations a été endommagée. La mine a dû fermer pendant 6 ans. Puis est arrivé le Covid, nous avions renoncé à cette visite. Cette année le thème de la Terre sens dessus dessous nous a poussé à vérifier l’ouverture de la mine-témoin. Merci à Zoé pour cette bonne idée qui aura mis presque dix ans à se concrétiser !