Cette petite chronique de notre voyage au Sénégal permet aussi de vous emmener avec nous.
Dimanche 19 :
Après une soirée active et une nuit courte et presque calme, nous avons pris la route et vu le soleil se lever sur Barcelone (enfin, ceux qui ne dormaient pas). Petites courses à la recherche du terminal, de l’enregistrement, etc. C’est fianlement porte Y57 que nous embarquons avec une demi-heure d’avance pour le vol AC424 et 4h40 de vol.
La durée du vol a été bien ressentie par chacun qui a pu s’adonner à ses deux plus grands besoins : dormir et s’ennuyer !
Mais la première récompense est là et nous avons commencé à fouler le sol africain du Sénégal. Nous sommes accueillis par une douane rigoureuse et fort bien équipée, iris, empreinte corporelle etc.
On attend le prochain vol pour Cap Skirring en profitant du wifi présent à l’aéroport pour vous donner des nouvelles.
Le vol vers le Cap Skirring a été court. Le transfert en bus vers l’aéroport a remarquablement été pris en charge par Air Sénégal. Ce trajet nous a permis un premier vrai contact avec le pays, termitières, baobabs, vélos surchargés, etc. Après une première réunion pour partager nos impressions, on a mangé ensemble autour d’un plat de pâtes et des œufs brouillés. Beaucoup de nouveautés à assimiler pour des ados bien fatigués.
Demain, première rencontre avec les enfants du Maguier d’Eloi, encore une nouvelle aventure à vivre…
Lundi 20 : Une journée très intense, trop chargée pour prendre le temps de la raconter dès ce soir mais elle restera dans les mémoires: la première rencontre avec les enfants du Manguier d’Eloi.
Mardi 21 : Un peu plus de calme aujourd’hui pour reposer les corps et apaiser les esprtis, avant de mieux profiter de la suite. Les trajets restent les moments marquants de la journée car notre maison se situe dans un quartier éloigné du centre. Nous sommes donc les seuls toubab dans un quartier loin du goudron.
Mercredi 22 : Nous retrouvons les enfants du manguier. Cette fois nous nous connaissons et l’envie d’échanger l’emporte sur la timidité. La fresque est presque achevée avec les mains de tous. Cette fois le enfants du manguier nous proposent une scène de théâtre forum travaillée avec Kambay Casamance, artiste, comédien, danseur. Merci à Hugo pour sa participation active.
Jeudi 23 nous avons quitté la ville pour explorer la mangrove des bolongs entre les palétuviers et l’île aux oiseaux : cormorans, pélican, sternes, flamants roses et autres huîtriers avec une petite baignade.
Vendredi 24, dédicace spéciale à Luisa, Noah et Isa qui ont présenté le projet, le Relais et le Manguier d’Eloi à la radio-tv Kassumay-tv.
Voilà bientôt une semaine que nous sommes sénégalais. Notre emploi du temps est bien dense. Nous alternons entre les moments de travail auprès du Manguier d’Eloi, le travail scolaire et la découverte du pays. Les émotions sont au rendez-vous et, chers parents, vos ados sont extraordinaires aussi bien pour leur engagement que pour leur maturité.
Samedi 25 : Malgré une valise que nous avons cru perdre, nous avons pu distribuer transmettre une partie des affaires collectées auprès des crêches de Montpellier à Gabrielle Bataille, présidente et fondatrice du Manguier d’Eloi qui nous a permis de vivre cette expérience remplie d’humanité. Son association montre qu’il est possible d’abattre les frontières qui nous divisent, quelque soit la couleur de peau, la langue, le handicap, le genre ou la culture.
Dimanche 26 : Une journée de transition qui nous permet de profiter de notre quartier. Après cette semaine d’animation nous partons demain à la découverte de l’île Karabane, la pirogue nous attend à Elinkine. On a quand même une (petite) pensée pour ceux qui attendent la neige.
Lundi 27 : Nous avons rejoint l »île de Karabane. On s’y sent plus tranquille qu’à Ziguinchor, on se sent vraiment en vacances. Au hasard d’une balade le long de la plage, nous avons croisé un groupe occupé à découper une vache en vue d’une cérémonie traditionnelle. Hugo et Ilan ont pu récupérer chacun une corne de vache. Beau cadeau d’anniversaire pour celui qui qui atteint sa majorité aujourd’hui. Une autre surprise l’attend ce soir mais c’est surtout un honneur et une chance pour nous de fêter ensemble cet événement dans cet environnement. Ce soir nous mangeons à l’intérieur car la brise du soir rafraichit délicieusement l’air marin.
Mardi 28 : Voilà déjà une année que nous sommes sur l’île et nous ne partirons jamais ! Ici l’électricité est solaire, le rythme aussi. Ce matin la pêche a été prolifique : capitaine, aiguillette carpe blanche, perroquet, un peu trop de poisson-chat mais aussi la compagnie placide des dauphins de l’estuaire du fleuve Casamance au Sénégal, en Afrique. On doit se le répéter pour réaliser notre chance. L’après-midi nous déposons encore des vêtements et une partie des médicaments à la sage-femme qui assure la direction du dispensaire de l’ïle. Elle prend bien le temps de nous recevoir, nous explique l’origine de la maternité et ses difficultés : pas de médecin sur l’île, peu de matériel. En cas de maternité difficile elle doit envoyer les femmes à Ziguinchor par précaution et à leur frais. Grâce à ce travail aucune femme n’est morte en couche depuis huit ans. Elle nous fait viister toutes les salles et nous prenons vite conscience de la précarité des lieux et des moyens.
Mercredi 1er mars : Il nous a bien fallu quitter le Barracuda. Merci encore à Toussaint, Thomas et Edouard pour leur accueil sans oublier Moussa qui nous a régalés ainsi que Benoît et Papis pour leur aide à la pêche.. Nous voici désormais à Cap Skirring. Ici la plage est beaucoup plus loin, à une trentaine de marches d’escalier. Selon Luisa, le Mussuwam ressemble à un village de schtroumpfs et c’est vrai que nous sommes tout petits face à cet océan qui gronde. Pas sûr que ça émeuve les ados, mais la bibliothèque qui prend la poussière ici est incroyable : Luxemburg, Balibar et beaucoup de Maspero. Il ne reste plus qu’à attendre que le soleil se couche sur notre terrasse.
Jeudi 2 mars : visite du Cap Skirring, Nous avons bien marché le long de la plage, passant devant le Club Méditerrannée, ses cours de gymn et son golf qui nous semblent assez « hors sol » dans le contexte africain. Il nous suffit de passer une pointe rocheuse pour retrouver le calme et profiter de la baignade. À l’approche du village des pêcheurs, Ilan et Solal, puis toutes les forces vives de notre groupe aident à la mise à l’eau d’une pirogue obéissant aux ordres du meneur. Pas besoin de comprendre le diola pour répondre à cet appel. Sur le retour, la chaleur se rappelle à nous mais nous avançons bravement sur le chemin des écoliers attendant leur bus.
Vendredi 3 mars : aujourd’hui nous visitons le matin le musée Kadioute, musée à ciel ouvert dans une forêt de fromagers multi-séculaires. Guidés par Amadou nous découvrons la culture diola, les fétiches, les traditions de luttes, avec les couleur de pagne, ainsi que la mémoire de l’esclavage. Au retour sur Cap Skirring nous confions nos dernièrs dons au dispensaire. Nous constatons par nous-même que celui-ci est très fréquenté et le médecin qui nous reçoit nous confirme que la layette sera vite utilisée. Ce soir nous sortons Chez Loulou pour oublier que notre retour est tellement proche. La discothèque reggae est paisible et nous rentrons tôt.
Samedi 4 mars : cette date est aussi celle qui est inscrite sur nos billets retour, la dure réalité s’impose donc à nous. C’est l’occasion de dire à quel point ce voyage avec ces ados a été un régal, un groupe d’une maturité épatante. Leur capacité d’adaptation nous a permis de voyager en toute quiétude. Le confort et le très joli cadre du Mussuwam nous a bien reposé avant d’entamer le long périple du retour.
Dimanche 5 mars : nous sommes bien arrivés à Dakar où nous attendons le vol pour Barcelone. Lentes balades dans l’espace international pour tromper et débats sur la terminologie des aéroports pour donner raison à Maryia. Dans moins d’une heure maintenant nous quitterons l’Afrique. La tristesse laisse doucement place au plaisir de retrouver nos foyers et tant de choses à raconter.
Nous voilà à Barcelone, presque tous les estomacs ont résisté au dernier vol. Nous attendons les derniers bagages avant de prendre la route.
Quelques images qui réussissent à se glisser à travers la connexion…